samedi 10 mai 2008

Déjà en campagne pour les élections locales

Réveillé un dimanche matin par les hauts parleurs d'un camion ambulant : "l'heure du changement est venu pour le Municipio Sucre" (1). Qui peut bien réveiller le voisinage comme ça un dimanche matin ?? Juste l'équipe de campagne d'un des nombreux "pré-candidatas" aux élections locales qui se dérouleront à la fin de l'année 2008 (c'est pour ça qu'on les appelle "pré-candidats"; parce que la campagne officielle est loin d'avoir commencé mais certains se lancent déjà dans la bataille).
Il s'agira de voter pour les maires et les gouverneurs de régions du pays; mais comme d'habitude ici ces élections locales prennent une importance nationale et vont se transformer en un référendum pour ou contre Chavez. Alors les deux camps viennent avec un discours d'union et se disent bien décidés à ressérer les rangs
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fresque de campagne du candidat du parti d'opposition Un Nuevo Tiempo dans le Municipio Sucre

Alors d'un coté nous avons le PSUV (Parti Socialiste Unifié du Venezuela), nouvellement créé sous l'impulsion de Hugo Chavez. Jusqu'à présent le président avait interdit à quiconque de se lancer dans la course tant que le parti n'avait pas désigné ces candidats. Les rares qui ont voulu enfreindre cette règle se sont pris une procédure disciplinaire dans les dents ou ont carrément été exclus du parti.
Le mode d'élection des candidats vient d'être rendu public : Les "aspirants candidats" se déclareront auprès des directions locales du parti, qui réviseront leurs profils (pour éviter par exemple d'avoir des candidat avec une procédure judiciaire en cours, surtout s'il s'agit de cas de corruption). Ensuite, Ces aspirants réaliseront une campagne interne (mais les campagnes personelles dans les médias sont interdites), et un vote sera effectué par les militants dans chanque circonscription.
Les choses se compliquent un peu pour la désignation officielle des candidats : seront désignés officiellement candidats ceux qui auront obtenu plus de 50%des voix ou qui arrivent en tête avec au moins 15% d'avance sur le deuxième. Si aucun de ces deux critères n'est atteint, alors la direction nationale du parti exeminera les candidatures des trois premiers pour choisir l'heureux élu (donc il y a risque de voir des candidats désignés par les cadres dans pas mal de cas).
Chavez avait aussi annoncé que le PSUV ferait des alliances avec le parti PTT et le Parti Communiste dans le cadre du "Pole Patriotique", mais pour l'instant aucune modalité d'accord n'a été dévoillée.
Et à cela s'ajoute aussi un autre problème : certains exclus du PSUV ont créé un nouveau parti "Nuevo Camino Revolucinario", qui se veut un appuis critique au président Chavez (on voit là encore LA maladie génétique de la gauche : à peine créé le PSUV a déjà une siscion !!) et qui va présenter ces propres candidats...

De l'autre coté donc l'opposition, ici pour le moment tout le monde parle d'unité sans vraiment la réaliser. Tout les partis ont lancé leurs candidats, et certaines personnalités se sont même déclarés à titre personnel. Ces formations ont signé entre elles un accord mais les moyens de le réaliser restent flous. Pour le moment les dirigeants se son contentés de dire qu'ils regarderaient les sondages et que les candidats se désisteraient pour celui qui est en tête dans chaque circonscription.
La nouveauté pour ce scrutin est de voir le parti PODEMOS, anciennement chaviste, comme signataire de l'accord de l'opposition. Il est aussi interessant de noter qu'à Caracas, la majorité de ces pré-candidatures se sont déclarées dans le municipio Chacao, bastion de l'opposition où la victoire est (presque) assurée d'avance.

(1) Le Venezuela est divisés en municipios, chacun avec un maire à sa tête. Caracas en comprend cinq : Libertador, Sucre, Chacao, Barutas et El Hatillo.

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