vendredi 30 novembre 2007

Marche d'opposition, avant le référendum

Comme promis plus tôt, quelques photos d'une manif d'opposition. A J-3 du référendum, les adversaires de la réforme ont cloturé leur campagne dans la rue (les deux camps s'étaient mis d'accord pour les marches : jeudi pour l'opposition et vendredi pour les chavistes).

Une bonne démonstration de force à Plaza Venezuela.



"Pourquoi tu ne t'en vas pas ?" Message assez clair pour le président Chavez




Les quelques chavistes qui tenaient un stand de campagne sur le parcours de la manifestation ont dû se sentir bien seuls.



Des portes paroles de Primero Justicia (parti d'opposition) parlant au milieu de la foule.

Le lendemain ce sont les chavistes qui ont occupé la rue pour la fermeture de campagne (pas de photos pour cause de jours de travail), toute manifestation et campagne étant interdite ce week-end. Suite et (peut-être) fin dimanche...

dimanche 18 novembre 2007

El Avila, encore...

Allez j'ai envie d'en remettre une couche sur El Avila. Pour ceux qui subissent les 11° actuels à Nice (au moment où j'écris il fait 32° à Caracas).... En tout cas c'est bien sympa d'avoir ce parc naturel à deux pas de chez soi.


Quebrada Quintero, une des cascades qu'ont peut trouver dans le parc, il y a quelques étendues d'eaux comme ça où on peut se baigner.

Un petit exemple de la flor...

Et de la faune... la photo est un peu floue mais on distingue le lézard qui prend un bain de soleil.

mercredi 14 novembre 2007

Un député en visite à l'Unimet


Continuation du chômage technique à l'Université Métropolitaine; les étudiants ayant décidé de continuer leur moblisation contre la réforme constitutionnelle; bilan de la journée : 5 élèves présents au premier cours, et les deux autres annulés. Aujourd'hui pas de manifestation, mais à la place une conférence tenue par le député Ismael Garcia. Ce dernier est le leader du parti Podemos, vilain petit canard de la cohalition socialiste. Après avoir appuyé Chavez depuis 2002, le collectif avait émis des réserves, notamment sur la conformation du Parti Socialiste Unifié du Venezuela (1); ce qui avait déjà eu don de vexer le commandante et de mettre un froid dans leurs relations avec le gouvernement et les autres partis chavistes. Depuis peu, le climat conflictuel entre Chavez et Podemos est monté d'un cran; ce parti ayant appelé à voter non à la réforme.
S'adressant à une salle pleine, jusqu'à même déborder sur le couloir, Ismael Garcia a réitéré son appel à voter non, considérant que le nouveau texte porte en lui des atteintes à la démocratie et accentue la polarisation et le sectarisme. Il s'est toute fois largement démarqué de l'opposition classique en reconnaissant les réussites du gouvernements et le bon travail du Conseil National Electoral (2) (courageux face à université considérée très à droite). Il a aussi condamné l'abstention et rappelé que la liberté d'expression et de vote existe toujours au Venezuela, meme s'il a regrété que certains médias publics comme privés soient sectaires dans le choix de leurs invités et leur ligne éditoriale.

(1) Après sa réelection en décembre dernier, Hugo Chavez a suggéré que les partis le soutenant se regroupe en un seul, un peu comme une UMP chaviste : le Parti Socialiste Unifié du Venezuela (PSUV). La proposition, en cours de réalisation, a surtout reçu l'appui des petits partis de la cohalition. La plupart se sont dissous pour intégrer la nouvelle formation. Cependant, certains partis plus importants ont exprimé des réserves. Le Parti Communiste, notamment, n'était pas très chaud pour abandonner son nom et son histoire (plus de 70 ans d'existence) au profit d'un partis au contour encore flous. Podemos a aussi refusé de se dissoudre, préférant garder son autonomie. Dans le cas de ce dernier, cette position a contribué à dégrader les relations avec le président.

(2) le CNE, Conseil National Electoral, représente le Pouvoir Electoral. C'est l'organisme chargé de réguler la vie électorale, d'organiser les élections et consultations et de veiller au bon déroulement des campagnes. Bien sur, l'opposition l'accuse d'être acquis à Chavez. Cependant, le CNE reste assez impartial dans ses décisions. Dernièrement, il n'a pas hésité à condamner le ministre de l'énergie pour avoir tenu un discours trop engagé au seins de l'entreprise de pétrole lors des élections de 2006.

lundi 12 novembre 2007

La réforme constitutionnelle pour les nuls


On a déjà évoqué les manifs et contre-manifs qui s'enchainent et se répondent en ce moment. Arrétons nous donc un moment sur le pourquoi du comment; la raison de tout cette agitation : la réforme constitutionnelle. Durant sa campagne de réelection en décembre 2006, Hugo Chavez avait promis que le pays franchirait un pas de plus vers le socialisme. Il avait aussi émis le souhait d'éliminer la limite de deux mandats qui l'aurait écarté du pouvoir en 2012. Pour cela, il est nécessaire de changer la constitution. Donc, le président a remis à l'assemblée une proposition de réforme dans laquelle il modifiait 33 articles du texte. Durant les discutions parlementaires, les députés ont voulu en remettre une couche et apporter eux aussi leurs modifications; au final ce sont 69 articles qui se voient changés, abordant des sujets aussi divers que le droit du travail, l'organisation territoriale du pays ou encore la politique économique de l'Etat.

D'un coté le projet consacre des avancées sociales (réduction du temps de travail, interdiction des discriminations pour orientation sexuelle, reconnaissance des conseils communaux et des formes collectives de propriété...), et de l'autre plusieurs points font polémique : l'augmentation des pouvoirs du président (il pourra désigner de nouvelles autorités locales), le retrait de la limite des deux mandats pour ce dernier, l'inscription de la construction du socialisme comme principe constitutionnel, le durcissement des conditions en cas d'état d'urgence (les droits à l'information et à avoir un procès selon les bonnes et dues formes seront restreints).

Ce projet doit être soumis à un référendum le 2 décembre prochain, en attendant les débats font rage. L'opposition soupçonne Chavez de n'avoir fait tout cela que pour obtenir la réelection indéfinie. Mais elle n'arrive pas à s'entendre sur la marche à suivre. Certains appellent à voter non et d'autres à s'abstenir. Mieux que ça, le texte divise au sein même du camp de la révolution bolivarienne. Podemos, l'un des partis de la cohalition qui avait appuyé Chavez lors des élections, a appelé à voter contre le projet. Et l'ancien ministre de la défense, Raul Isaias Baduel, une des grandes figures du camp chaviste a qualifié la réforme de "coup d'état contre les institutions".

De plus, les critiques ont porté autant sur la forme que sur le fond. Certains ont regretté qu'on ne vote qu'une seule fois pour aprouver ou rejeter 69 articles et auraient souhaité qu'on puisse voter article par article, ou par bloc thématique. Au final, l'assemblé a décidé que la réforme se voterait en deux fois : les articles proposés par le président et les articles proposés par les députés.

En attendant, manis et contre-manifs s'enchainent quasi quotidiennement, parfois avec des débordements et des affrontements. Suite et (peut-être) fin, le 2 décembre...

dimanche 4 novembre 2007

marée rouge pour le Oui

On a déjà évoqué les marches de l'opposition, surtout du secteur étudiant, pour marquer leur refus de la proposition de réforme constitutionnelle du président Chavez. Les supporters du commandante avaient eux choisi ce dimanche pour répliquer, par une grande marche sur l'avenue Francisco de Miranda (qui traverse une bonne partie de Caracas). Et bon, une manifestation chaviste c'est un peu la fête de l'huma dans la rue : des chars, de la musique, des stands... chaque parti, chaque conseil de quartier est réprésenté. Et tout ce beau monde vétu de rouge, la couleur officielle de la Révolution Bolivarienne.


Une scène montée entre Parque del Este et Altamira (pas loin du point de départ). Des rappeurs scandent des rimes à la gloire de la révolution.

Depuis des tribunes improvisées sur des camionettes, les porte-paroles des diversent sections motivent leurs troupes.



Des carritos proposent sandwiches et boissons aux manifestants partis pour une journée de marche. Meme pendant les manifestations les affaires fonctionnent...


Une coccinelle aux couleurs du Parti Communiste


Le drapeau national porté par un groupe de militants.

vendredi 2 novembre 2007

Grève de droite

Ca a commencé au départ de la California : une fille d'attente pour prendre le bus, les cars qui ne partent pas, "l'autoroute est bloquée par une manifestation", dit une rumeur, avant qu'une autre lui réponde "non c'est bon c'est débloqué". Finalement, le bus part... Une fois arrivé à l'Université métropolitaine : silence dans les couloirs, pas un élève, pas un prof; des salles vidées de leurs chaises et pupitres... curieux pour un vendredi matin. Puis, une clameur venue de l'extérieur : on a retrouvé les chaises et pupitres. Ils sont dans la cours. Ils servent à la tenue d'une assemblée générale improvisée par les étudiants.
La veille ils avaient marché jusqu'au Centre National Electoral pour marquer leur opposition à la réforme constitutionelle voulue par le président Chavez (1). Mais le défilé s'est terminé par des affrontement avec la police, alors ils ont décidé de remettre ça aujourd'hui pour protester encore une fois.
Sentiments mélangés : Comment ne pas regarder les apprentis grévistes avec une certaine tendresse, et un peu de nostalgie (haaa les greves étudiantes de 2006!) ? Mais l'Unimet reste l'université la plus chère du pays, et voir les étudiants de droite découvrir l'usage de la greve et de la manifestation (la vraie vie quoi) a quelque chose de drole, d'ironique lorsqu'on le regarde avec un peu de distance. D'autant plus, que l'affluence n'est pas tellement au rendez-vous. "Tu te rends compte ils ont vidé les salles de leurs tables et chaises !" s'étonne une étudiante qui comptait quand meme venir en classe de français. Elle n'en revient pas. Pendant ce temps, depuis l'entrée de la bibliothèque qui sert de tribune, le haut parleur lance : "Vous préférez qu'on organise des tables de travail et qu'on débatte ou qu'on aille bloquer l'autoroute ?". Vous vous doutez bien que la seconde proposition a emporté tout les suffrages; c'est bien plus marrant...

(1) l'assemblée nationale vient de voter la modification d'un nombre important d'articles de la constitution. Le texte final doit etre soumis à un référendum au mois de Décembre, on y reviendra plus tard...

PS : vu le caractère spontané du mouvement, malheureusement, aucune photo n'accompagne cet article. Mais on aura le temps de se rattraper, promis...