Ce matin grasse matinée; pas un moteur de voiture, pas un haut parleur, ni même un vendeur de rue pour nous réveiller. C'est comme ça ici les jours de vote. Car à cette heure-ci, le vénézuélien est soit en train de faire sagement la queue pour aller voter, soit tranquillement barricadé chez lui, craignant les débordements annoncés à chaque rendez-vous électoral (mais qui jusqu'à présent ne se sont pas réalisés).
Aujourd'hui donc, dimanche 2 décembre, les vénézuéliens sont appelés à se prononcer sur le réforme constitutionelle; une consultation qui, comme à chaque fois, ressemble plutôt à un référendum pour ou contre Hugo Chavez. Car c'est bien le futur de l'actuel président qui est en jeu; si la réforme était rejetée, la limite de deux mandats resterait en vigueur, et le "commandante" devrait quiter le pouvoir en 2012. De plus, cela constituerait un frein au processus bolivarien, car le peuple rejeterait aussi les changements devant approfondir la construction du socialisme.
Dur de prévoir les résultats, vu le nombre d'avis et d'enquêtes contradictoires qui ont circulé ces derniers temps. Mais, pour une fois, la victoire est loin d'être acquise pour le camp du président. Ce dernier pourrait bien être d'une certaine manière vitime de certains de ses succès. En effet, la mobilisation populaire et l'intérêt des vénézuéliens pour la politique ont fortement augmenté depuis 1999; leur exigence aussi. Et les aspects les plus démagogiques du discours de Chavez (notamment ses diatribes contre "l'oligarchie" et "l'empire"), ont de plus en plus de mal à passer même chez certains de ses supporters. Certains ont dis qu'ils voteraient non, d'autre auront tendance à s'abstenir, ne voulant ni voter pour cette constitution ni contre leur président. La grande inconnue de ce scrutin est le comportement de ces chavistes non convaincu par la réforme. Vont-il aller jusqu'au bout et voter non ? s'abstenir ? ou meme rentrer dans le rang et finalement appuyer la révolution ?
Du côté de l'opposition les choses ne sont pas claires non plus. Au dernier moment, tous les partis et mouvements se sont mis d'accord pour appeler à voter non, au lieu de proner l'abstention. Mais certains essaient déjà de délégitimer le vote en criant à la fraude, avant même le vote (chose récurente ici alors que lors des derniers scrutins, aucune fraude n'a été démontrée et les résultats ont été confirmé par tous les observateurs internationaux). Et la participation des adversaires du président pourrait souffrir de leur tendance à préférer partir en week end plutôt que faire la queue dans les bureaux de vote (surtout dans les secteurs les plus aisés du pays).
Enfin, chacun des deux camps s'accusent mutuellement de ne pas vouloir reconnaitre les résultats en cas de défaite et beaucoup craignent des mauvaises réactions et des débodements. Pour ceux qui est du score final, on aura la réponse dans la nuit voir lundi matin (ici pas de sondages à la sortie des urnes). Demain, le Venezuela se réveillera peut-être socialiste...
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3 commentaires:
Alors que dans le Vieux Continent, les forces réactionnaires s'échinent à vider la démocratie de son contenu avec leur politique spectacle, la démocratie reprend ses droits au Venezuela. On a beau jeu de décrier les dérives dictariales du régime Chavezien lorsque un certain monsieur Sarkozy exerce une emprise non moins étouffante sur notre pays.
Camarade Fumas, nous comptons avec votre soutien exporter la révolution chavezienne en Europe. Notre meilleur élément, le camarade Rousseau est déjà en train de noyauter les syndicats étudiants.
Nous disposons aussi d'un autre contact, l'énigmatique monsieur Z, qui a créé un ordre occulte à la gloire du Grand Colonel.
Nous vous fournirons un rapport détaillé des actions du mouvement dès que possible
Tant que ce n'est pas la révolution manézienne ca va...
Ah oui j'avais pas fais gaffe au titre :), sont sympas ces venezueliens de t'attendre pour écrire leur histoire...
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