dimanche 30 décembre 2007

Mais pourquoi... ???

Ils n'en reviennent toujours pas. La question les hante depuis le 3 décembre. Ils ont tourné et retourné le problème... alors ils se sont carrément installé dans la rue pour voir si "le peuple" avait la réponse. "Ton opinion est importante. Pourquoi le Oui a perdu ?" peut-on lire sur la pancarte de ce stand situé sur la place Bolivar :



En attendant de voir si la réponse vient de la rue, voici un lien vers un article plutot lucide sur les raisons de victoire du non au référendum :
http://voixdusud.blogspot.com/2007/12/lheure-de-la-rflexion-et-3.html

samedi 29 décembre 2007

Los Llanos

Le centre du pays est constitué de grandes plaines. Dès qu vous traversez le rio Apure, et que vous entrez dans l'état du même nom, plus un seul arbre sauf autour des quelques rivières qui traversent le paysage; un horizon dégagé...



Du coup, c'est parfait pour observer toute sorte d'animaux qui avancent à découvert :

Des capybaras en train de courir dans la plaine


un gentil caiman qui se prélasse au soleil



un charmant Anaconda voulant échapper aux objectifs (tout ces touristes qui le dérangent pendant sa sièste !)



un oiseau tigre perché sur un arbre



l'Osso Melero : ce cousin du fourmilier passe ses journées à faire la sieste et vit la nuit (un peu comme votre serviteur en gros).



Les llanos sont aussi le lieu idéal pour se consacrer à quelques saines activités :

pêche aux piranhas (pas très consistant mais très bon à manger)


attraper des alligators avec une corde (ces llaneros ont un grain parfois !)


Allez on finit par une curiosité : les dunes de l'Apure, un désert miniature en plein milieu des plaines :

mercredi 26 décembre 2007

Le Venezuela est un pays froid

Il est temps de dire la vérité sur ce pays tropical : Oubliez la sueur et les manches courtes parce qu'ici... on se les gèle !
- Quoi ? il fait pas ses 25° degrès à l'ombre en hiver ? On peut pas aller à la plage en plein mois de Décembre ? Me demanderez-vous, inquiet et pret à changer la destination de vos prochaines vacances.
- Si si bien sur, rassurez-vous, vous pouvez aller à la plage et vous balader en t-shirt toute l'année...
Mais dès que vous entrez dans une quelconque administration, salle de classe, transport public ou privé, restaurant... vous vous les pelez. Et cela, la faute à la passion qui unie le vénézuélien et l'air conditionné. Ici on en use et abuse, on la met à toute les sauces; à tel point que toute les secrétaire de ce pays porte,nt des bas et des gilets en laine. Et pour les longs trajets en bus, prévoyez pull bonnet et couverture, parce que bien sur les chauffeurs ne veulent rien savoir et pour rien au monde ils ne baisseraient la clim'. Quant au vénézuélien, lui, il aime bien. Le ronronnement de l'air conditionné le tranquilise même si il y a un rhume ou une angine à la clé. parce que forcément le changement de température dedans/dehors ne pardonne pas.

samedi 15 décembre 2007

Fêtes de fin d'année pour tout le monde

Une fois la tension du référendum passé on peut enfin aux vacances et à célébrer les fêtes de fin d'année. Et en ce moment chaque entreprise, chaque université, chaque administration y va de son petit repas de noel. A l'Unimet par exemple on a passé la semaine à enchainer les fêtes de fin d'année (celle des étudiants, celle des professeurs, celle du département de langues...).
Hiers, j'ai même pu célébrer tout cela tour à tour dans un bastion de l'opposition (l'université la plus chère du pays) à midi et dans une administration du gouvernement le soir (on avait été invité par le cousin d'une amie qui travaille au service des passeports). L'occasion de vérifier que Noel c'est sacré pour tout le monde, quelque soit sa tendance...
Enfin bon profitons en pour parler de quelques plats traditionnels des fêtes de fin d'année.

La Hallaca, une brique faite avec une pate comme celle de la polenta, remplie de viande, oignons, poivrons, olives... délicieux et très nourrissant.


le pan de jamon (pain au jambon) : du jambon, des olives, des raisins... roulés dans du pain style brioche

lundi 10 décembre 2007

La télé vénézuélienne au banc d'éssais

Aventurons nous un peu sur le champ de bataille médiatique... car c'est bien une guerre médiatique qui a lieu dans ce pays; ou chaque camps a ses chaînes, ses programmes... une lutte où tout les coups sont permis,de la petite manipulation jusqu'au vrais mensonge. Suit donc un petit tour d'horizon des principales chaînes du pays. Amenez votre sens critique avec vous...

VTV : télévision d’état, relais direct du gouvernement. Décor rouge, présentateurs habillés en rouge… et des programmes d’opinion qui ressemblent plus à des discutions entre amis à l’heure du thé, entre chavistes.
Programme phare : La Hojilla, programme de "défense de la révolution bolivarienne" où Mario Silva, présentateur à casquette démonte les "complots de l’opposition", à coup de démonstrations tirées par les cheveux.

Globovision : depuis que RCTV a été envoyé sur le câble, elle constitue la principale chaîne d’opposition. C’est le pendant privé de VTV. Ici, aucun invité favorable au gouvernement. Les discutions entre amis se font entre gens de l’opposition.
Programme phare : Alo Ciudadano, où le présentateur Leopoldo Castillo peut donner une leçon de morale et de démocratie et dans la foulée faire la pub d’une banque ou d’un opérateur de téléphone.

Televen : chaine privée commerciale, dont la programmation compte beaucoup de séries américaines. Coté politique, la chaîne, après avoir été une grande opposante d’Hugo Chavez, a adopté un ton plus neutre ces derniers temps.
Programme phare : Jose Vicente Hoy, un programme d’interview présenté par Jose Vicente Rangel, journaliste et homme politique respecté ici au Venezuela. Il a même été jusqu’à occuper le poste de vice-président de la république de 2002 à 2007.


Venevision : depuis que RCTV émet sur le cable, elle est devenue la chaîne la plus regardée du pays, surtout grâce aux nombreuses telenovelas présentes sur son écran. Elle aussi a adopté un ton moins virulent face au gouvernement, bien que ses journaux télévisés relaient souvent le point de vue de l’opposition.
Programme phare : la multitude de telenovelas qui assurent à Venevision le statut de chaîne la plus regardée du pays.


RCTV : la fameuse chaîne "fermée", qui n’a pas été fermée donc. Elle continue d’émettre sur le câble, après que sa licence n’ait pas été renouvelée l’année dernière. La plus grande partie de sa programmation est constituée de Telenovelas, ces sitcoms latinos à faible budget.
Programme phare : El Observador, le programme d’information de RCTV. Un autre porte voix de l’opposition, avec une tendance à dramatiser, exagérer, monter en épingle le moindre incident.


Telesur : En voyant Al-jazeera, Chavez a eu l’idée de crée cette chaine d’information diffusée dans toute l’amérique latine, surtout pour concurrencer CNN espagnol. Depuis 2005, la chaîne émet grâce au financement de Cuba, le Venezuela, le Brésil, l’Uruguay, l’Argentine, la Bolivie, le Nicaragua et l’Equateur.
Programme phare : Noticias desde el Sur, journal télévisé censé donner un point de vue latino-américain sur l’actualité du continent. La ligne éditoriale est très favorable aux mouvements sociaux et aux gouvernements de gauche de la région (y compris Cuba).

Vive : chaîne créée par le gouvernement il y a quelques années, elle se présente comme le relais de la base du chavisme, des mouvements sociaux. Ses programmes traitent souvent des préoccupations quotidiennes des habitants de zones rurales et des quartiers pauvres. La chaîne y présente surtout les réalisations du gouvernement dans ces zones.
Programme phare : Alo Présidente, programme diffusé chaque dimanche matin sur toutes les chaînes de l’état ou qui supporte le processus bolivarien, et animée par Hugo Chavez lui-même ! Le « commandante » « communique » sur ses réalisations, chaque semaine depuis un lieu différent. La durée de l’émission est indéfinie et a tendance souvent à approcher les cinq ou six heures, vu le goût du président-présentateur pour les longs monologues.

TVes : nouvelle chaîne publique qui remplace RCTV sur le canal 2. Programmation surtout composée de programmes musicaux, téléfilms historiques et documentaires dans le genre que la 5e passe dans l’après-midi.
Programme phare : TVes en noticias. Si le contenu de TVes est bien moins orienté que celui des autres chaines d’état, son JT reste lui plutôt complaisant avec le gouvernement.


vendredi 7 décembre 2007

technologie du 21e siècle

Une petite table, un tabouret et un téléphone... il en faut pas plus pour installer un "centre d'appel" dans la rue. Une manière comme une autre de se faire un peu d'argent, en proposant de facturer des appels vers les portables commes vers les fixes, et pour toutes les compagnies.

dimanche 2 décembre 2007

le Non l'emporte d'un cheveux

1h du matin, ici à Caracas. Après une attente de plusieurs heures qui a généré impatience et tension, la présidente du Conseil National Electoral se décide à sortir et annoncer les résultats du référendum.

Une abstention de 44%, un chiffre énorme qui montre d'un côté, l'inconstance de l'électorat d'opposition (ceux qui ont préféré partir en week-end plutot que de faire la queue au bureau de vote) et de l'autre, la tendance des chavistes non convaincus par la réforme à s'abstenir. Malgrès cela, le Non l'emporte tout de même d'un cheveux avec 50,7%, tandis que le Oui recueille 49,3%.

Dans le quartier, les pétards pètent et les gens tapent sur des casseroles pour célébrer le résultat. Mais il reste encore une inconnue, une confirmation ultime du résultat de la consultation... Juste après la déclaration de la président de la CNE, Hugo Chavez prend la parole sur les écrans de télévision. Le président lit lui-même les résultats. Tout le monde respire, le comandante reconnait donc sa défaite. Il reconnait aussi que ses propores électeurs lui ont fait défaut.

Un rapide coup d'oeil aux nombres de voix suffit à montrer ce qui a manqué au président. Sa proposition a obtenu un peu plus de 4 000 000 de voix. Le candidat chavez en avait obtenu plus de 7 000 000 lors des élections de 2006. Le camp socialiste devra donc surement faire un autocritique pour récupérer les 3 000 000 d'électeurs qui ne l'ont pas suivis cette fois-ci. Des arguments aussi simplistes que "voter non c'est comme voter bush" ne passent plus auprès d'une population qui a beaucoup mûri politiquement ces dernières années. Et cela ajouté aux problèmes de pénurie toujours pas résolus (notamment pour le lait), cela suffit à éroder la popularité d'Hugo Chavez.

Cette élection, si elle constitue une victoire de l'opposition, contredit tout de meme une partie de son discours : après celà, personne ne pourra plus dire que le Venezuela est une dictature, qu'il n'y a pas de liberté d'expression. Espérons que la presse nationale et internationale saura aussi reconnaitre cette victoire de la démocratie vénézuélienne...

Le dimanche le plus important de l'histoire du pays

Ce matin grasse matinée; pas un moteur de voiture, pas un haut parleur, ni même un vendeur de rue pour nous réveiller. C'est comme ça ici les jours de vote. Car à cette heure-ci, le vénézuélien est soit en train de faire sagement la queue pour aller voter, soit tranquillement barricadé chez lui, craignant les débordements annoncés à chaque rendez-vous électoral (mais qui jusqu'à présent ne se sont pas réalisés).

Aujourd'hui donc, dimanche 2 décembre, les vénézuéliens sont appelés à se prononcer sur le réforme constitutionelle; une consultation qui, comme à chaque fois, ressemble plutôt à un référendum pour ou contre Hugo Chavez. Car c'est bien le futur de l'actuel président qui est en jeu; si la réforme était rejetée, la limite de deux mandats resterait en vigueur, et le "commandante" devrait quiter le pouvoir en 2012. De plus, cela constituerait un frein au processus bolivarien, car le peuple rejeterait aussi les changements devant approfondir la construction du socialisme.

Dur de prévoir les résultats, vu le nombre d'avis et d'enquêtes contradictoires qui ont circulé ces derniers temps. Mais, pour une fois, la victoire est loin d'être acquise pour le camp du président. Ce dernier pourrait bien être d'une certaine manière vitime de certains de ses succès. En effet, la mobilisation populaire et l'intérêt des vénézuéliens pour la politique ont fortement augmenté depuis 1999; leur exigence aussi. Et les aspects les plus démagogiques du discours de Chavez (notamment ses diatribes contre "l'oligarchie" et "l'empire"), ont de plus en plus de mal à passer même chez certains de ses supporters. Certains ont dis qu'ils voteraient non, d'autre auront tendance à s'abstenir, ne voulant ni voter pour cette constitution ni contre leur président. La grande inconnue de ce scrutin est le comportement de ces chavistes non convaincu par la réforme. Vont-il aller jusqu'au bout et voter non ? s'abstenir ? ou meme rentrer dans le rang et finalement appuyer la révolution ?

Du côté de l'opposition les choses ne sont pas claires non plus. Au dernier moment, tous les partis et mouvements se sont mis d'accord pour appeler à voter non, au lieu de proner l'abstention. Mais certains essaient déjà de délégitimer le vote en criant à la fraude, avant même le vote (chose récurente ici alors que lors des derniers scrutins, aucune fraude n'a été démontrée et les résultats ont été confirmé par tous les observateurs internationaux). Et la participation des adversaires du président pourrait souffrir de leur tendance à préférer partir en week end plutôt que faire la queue dans les bureaux de vote (surtout dans les secteurs les plus aisés du pays).

Enfin, chacun des deux camps s'accusent mutuellement de ne pas vouloir reconnaitre les résultats en cas de défaite et beaucoup craignent des mauvaises réactions et des débodements. Pour ceux qui est du score final, on aura la réponse dans la nuit voir lundi matin (ici pas de sondages à la sortie des urnes). Demain, le Venezuela se réveillera peut-être socialiste...

vendredi 30 novembre 2007

Marche d'opposition, avant le référendum

Comme promis plus tôt, quelques photos d'une manif d'opposition. A J-3 du référendum, les adversaires de la réforme ont cloturé leur campagne dans la rue (les deux camps s'étaient mis d'accord pour les marches : jeudi pour l'opposition et vendredi pour les chavistes).

Une bonne démonstration de force à Plaza Venezuela.



"Pourquoi tu ne t'en vas pas ?" Message assez clair pour le président Chavez




Les quelques chavistes qui tenaient un stand de campagne sur le parcours de la manifestation ont dû se sentir bien seuls.



Des portes paroles de Primero Justicia (parti d'opposition) parlant au milieu de la foule.

Le lendemain ce sont les chavistes qui ont occupé la rue pour la fermeture de campagne (pas de photos pour cause de jours de travail), toute manifestation et campagne étant interdite ce week-end. Suite et (peut-être) fin dimanche...

dimanche 18 novembre 2007

El Avila, encore...

Allez j'ai envie d'en remettre une couche sur El Avila. Pour ceux qui subissent les 11° actuels à Nice (au moment où j'écris il fait 32° à Caracas).... En tout cas c'est bien sympa d'avoir ce parc naturel à deux pas de chez soi.


Quebrada Quintero, une des cascades qu'ont peut trouver dans le parc, il y a quelques étendues d'eaux comme ça où on peut se baigner.

Un petit exemple de la flor...

Et de la faune... la photo est un peu floue mais on distingue le lézard qui prend un bain de soleil.

mercredi 14 novembre 2007

Un député en visite à l'Unimet


Continuation du chômage technique à l'Université Métropolitaine; les étudiants ayant décidé de continuer leur moblisation contre la réforme constitutionnelle; bilan de la journée : 5 élèves présents au premier cours, et les deux autres annulés. Aujourd'hui pas de manifestation, mais à la place une conférence tenue par le député Ismael Garcia. Ce dernier est le leader du parti Podemos, vilain petit canard de la cohalition socialiste. Après avoir appuyé Chavez depuis 2002, le collectif avait émis des réserves, notamment sur la conformation du Parti Socialiste Unifié du Venezuela (1); ce qui avait déjà eu don de vexer le commandante et de mettre un froid dans leurs relations avec le gouvernement et les autres partis chavistes. Depuis peu, le climat conflictuel entre Chavez et Podemos est monté d'un cran; ce parti ayant appelé à voter non à la réforme.
S'adressant à une salle pleine, jusqu'à même déborder sur le couloir, Ismael Garcia a réitéré son appel à voter non, considérant que le nouveau texte porte en lui des atteintes à la démocratie et accentue la polarisation et le sectarisme. Il s'est toute fois largement démarqué de l'opposition classique en reconnaissant les réussites du gouvernements et le bon travail du Conseil National Electoral (2) (courageux face à université considérée très à droite). Il a aussi condamné l'abstention et rappelé que la liberté d'expression et de vote existe toujours au Venezuela, meme s'il a regrété que certains médias publics comme privés soient sectaires dans le choix de leurs invités et leur ligne éditoriale.

(1) Après sa réelection en décembre dernier, Hugo Chavez a suggéré que les partis le soutenant se regroupe en un seul, un peu comme une UMP chaviste : le Parti Socialiste Unifié du Venezuela (PSUV). La proposition, en cours de réalisation, a surtout reçu l'appui des petits partis de la cohalition. La plupart se sont dissous pour intégrer la nouvelle formation. Cependant, certains partis plus importants ont exprimé des réserves. Le Parti Communiste, notamment, n'était pas très chaud pour abandonner son nom et son histoire (plus de 70 ans d'existence) au profit d'un partis au contour encore flous. Podemos a aussi refusé de se dissoudre, préférant garder son autonomie. Dans le cas de ce dernier, cette position a contribué à dégrader les relations avec le président.

(2) le CNE, Conseil National Electoral, représente le Pouvoir Electoral. C'est l'organisme chargé de réguler la vie électorale, d'organiser les élections et consultations et de veiller au bon déroulement des campagnes. Bien sur, l'opposition l'accuse d'être acquis à Chavez. Cependant, le CNE reste assez impartial dans ses décisions. Dernièrement, il n'a pas hésité à condamner le ministre de l'énergie pour avoir tenu un discours trop engagé au seins de l'entreprise de pétrole lors des élections de 2006.

lundi 12 novembre 2007

La réforme constitutionnelle pour les nuls


On a déjà évoqué les manifs et contre-manifs qui s'enchainent et se répondent en ce moment. Arrétons nous donc un moment sur le pourquoi du comment; la raison de tout cette agitation : la réforme constitutionnelle. Durant sa campagne de réelection en décembre 2006, Hugo Chavez avait promis que le pays franchirait un pas de plus vers le socialisme. Il avait aussi émis le souhait d'éliminer la limite de deux mandats qui l'aurait écarté du pouvoir en 2012. Pour cela, il est nécessaire de changer la constitution. Donc, le président a remis à l'assemblée une proposition de réforme dans laquelle il modifiait 33 articles du texte. Durant les discutions parlementaires, les députés ont voulu en remettre une couche et apporter eux aussi leurs modifications; au final ce sont 69 articles qui se voient changés, abordant des sujets aussi divers que le droit du travail, l'organisation territoriale du pays ou encore la politique économique de l'Etat.

D'un coté le projet consacre des avancées sociales (réduction du temps de travail, interdiction des discriminations pour orientation sexuelle, reconnaissance des conseils communaux et des formes collectives de propriété...), et de l'autre plusieurs points font polémique : l'augmentation des pouvoirs du président (il pourra désigner de nouvelles autorités locales), le retrait de la limite des deux mandats pour ce dernier, l'inscription de la construction du socialisme comme principe constitutionnel, le durcissement des conditions en cas d'état d'urgence (les droits à l'information et à avoir un procès selon les bonnes et dues formes seront restreints).

Ce projet doit être soumis à un référendum le 2 décembre prochain, en attendant les débats font rage. L'opposition soupçonne Chavez de n'avoir fait tout cela que pour obtenir la réelection indéfinie. Mais elle n'arrive pas à s'entendre sur la marche à suivre. Certains appellent à voter non et d'autres à s'abstenir. Mieux que ça, le texte divise au sein même du camp de la révolution bolivarienne. Podemos, l'un des partis de la cohalition qui avait appuyé Chavez lors des élections, a appelé à voter contre le projet. Et l'ancien ministre de la défense, Raul Isaias Baduel, une des grandes figures du camp chaviste a qualifié la réforme de "coup d'état contre les institutions".

De plus, les critiques ont porté autant sur la forme que sur le fond. Certains ont regretté qu'on ne vote qu'une seule fois pour aprouver ou rejeter 69 articles et auraient souhaité qu'on puisse voter article par article, ou par bloc thématique. Au final, l'assemblé a décidé que la réforme se voterait en deux fois : les articles proposés par le président et les articles proposés par les députés.

En attendant, manis et contre-manifs s'enchainent quasi quotidiennement, parfois avec des débordements et des affrontements. Suite et (peut-être) fin, le 2 décembre...

dimanche 4 novembre 2007

marée rouge pour le Oui

On a déjà évoqué les marches de l'opposition, surtout du secteur étudiant, pour marquer leur refus de la proposition de réforme constitutionnelle du président Chavez. Les supporters du commandante avaient eux choisi ce dimanche pour répliquer, par une grande marche sur l'avenue Francisco de Miranda (qui traverse une bonne partie de Caracas). Et bon, une manifestation chaviste c'est un peu la fête de l'huma dans la rue : des chars, de la musique, des stands... chaque parti, chaque conseil de quartier est réprésenté. Et tout ce beau monde vétu de rouge, la couleur officielle de la Révolution Bolivarienne.


Une scène montée entre Parque del Este et Altamira (pas loin du point de départ). Des rappeurs scandent des rimes à la gloire de la révolution.

Depuis des tribunes improvisées sur des camionettes, les porte-paroles des diversent sections motivent leurs troupes.



Des carritos proposent sandwiches et boissons aux manifestants partis pour une journée de marche. Meme pendant les manifestations les affaires fonctionnent...


Une coccinelle aux couleurs du Parti Communiste


Le drapeau national porté par un groupe de militants.

vendredi 2 novembre 2007

Grève de droite

Ca a commencé au départ de la California : une fille d'attente pour prendre le bus, les cars qui ne partent pas, "l'autoroute est bloquée par une manifestation", dit une rumeur, avant qu'une autre lui réponde "non c'est bon c'est débloqué". Finalement, le bus part... Une fois arrivé à l'Université métropolitaine : silence dans les couloirs, pas un élève, pas un prof; des salles vidées de leurs chaises et pupitres... curieux pour un vendredi matin. Puis, une clameur venue de l'extérieur : on a retrouvé les chaises et pupitres. Ils sont dans la cours. Ils servent à la tenue d'une assemblée générale improvisée par les étudiants.
La veille ils avaient marché jusqu'au Centre National Electoral pour marquer leur opposition à la réforme constitutionelle voulue par le président Chavez (1). Mais le défilé s'est terminé par des affrontement avec la police, alors ils ont décidé de remettre ça aujourd'hui pour protester encore une fois.
Sentiments mélangés : Comment ne pas regarder les apprentis grévistes avec une certaine tendresse, et un peu de nostalgie (haaa les greves étudiantes de 2006!) ? Mais l'Unimet reste l'université la plus chère du pays, et voir les étudiants de droite découvrir l'usage de la greve et de la manifestation (la vraie vie quoi) a quelque chose de drole, d'ironique lorsqu'on le regarde avec un peu de distance. D'autant plus, que l'affluence n'est pas tellement au rendez-vous. "Tu te rends compte ils ont vidé les salles de leurs tables et chaises !" s'étonne une étudiante qui comptait quand meme venir en classe de français. Elle n'en revient pas. Pendant ce temps, depuis l'entrée de la bibliothèque qui sert de tribune, le haut parleur lance : "Vous préférez qu'on organise des tables de travail et qu'on débatte ou qu'on aille bloquer l'autoroute ?". Vous vous doutez bien que la seconde proposition a emporté tout les suffrages; c'est bien plus marrant...

(1) l'assemblée nationale vient de voter la modification d'un nombre important d'articles de la constitution. Le texte final doit etre soumis à un référendum au mois de Décembre, on y reviendra plus tard...

PS : vu le caractère spontané du mouvement, malheureusement, aucune photo n'accompagne cet article. Mais on aura le temps de se rattraper, promis...

dimanche 28 octobre 2007

Faune locale

A la demande générale et suite à quelques requêtes laissées dans les commentaires du présent blog par quelques amateurs de formes généreuses, Je me devais de consacrer un petit espace à la "faune" que l'on peut croiser à Caracas; je vous met le lien de la galerie photo du site RumbaCaracas http://www.rumbacaracas.com/tusfotos.php
Amateurs de pauses suggestives et de commentaires machistes, régalez vous

ps : notez bien que ce ne sont pas du tout des photos professionneles, mais bel et bien des amateurs qui se prenent entre eux et déposent leurs photos sur le site; un peu comme si les utilisateurs de Face Book se dévergondaient...

lundi 22 octobre 2007

Circulation à Caracas

La police te fait peur à Caracas: lorsqu'elle sort son arme pour controler tes papiers (trois fois en trois semaines de présence, on s'y habitue vite...) ou lorsqu'elle fait la circulation au millieu du flot impétueux des voitures. On les voit là discuter tranquilement pandant que c'est le bordel, au milieu des véhicules violant allègrement signalisation et limites de vitesse.

samedi 20 octobre 2007

Le repos dominical du caraqueno


Haaa... échapper, le temps d'un dimanche matin à la circulation, à la cacophonie résultant du mélange de diverses musiques s'échappant des bus, maisons, sound-systems improvisés, ou tout autre endroit, aux bousculades dans le métro, voir un peu de verdure, marcher, courir, (essayer de) perdre du poid, se reposer, pique-niquer... et rentrer juste à temps pour Alo Presidente. Tout ça, c'est possible dans le parc naturel El Avila; un ensemble de colline qui borde Caracas, un petit paradis vierge voisinant avec la jungle urbaine, où tout Caracas se retrouve le week-end pour décompresser de la semaine.






lundi 15 octobre 2007

Week end à Morrocoy

Morrocoy, c'est un parc naturel situé au bord de la mer, un peu plus au nord que Valencia : Des plages de sable blanc et fin, une eau calme comme celle d'un lac et transparente comme un voile, des ilots où on peut aller camper après s'etre fait emmener en bateau (au départ de Tucacas la ville cotière)... Ajoutez à cela des vendeurs ambulants qui en lieu et place des habituels beignets et chichis proposent des langoustes à des prix défiant toute concurence, et ça vous donnera une (vague) idée de l'endroit.







1er jour : La plage de Cayo Sombrero, un des ilots au large de Tucacas
2 e jour : La plage de Tucacas






3e jours : Sur un autre ilot, Playa Azul


à 18h : tout le monde à la maison. La nuit tombe et les bateaux n'ont plus le droit de circuler, alors on rentre.

Prenez le taxi, c'est plus sur ! (ou pas)



Quiconque possède une vieille américaine peut s'improviser taxi. Vous vous doutez bien que ce mec n'a aucune licence, cependant il vous emménera où vous voulez, à prix négociable. Il s'agit souvent de chomeurs, ou de retraités dont la pension est trop maigre.

Les murs font de la politique

Au Venezuela, il est très facile de deviner la tendance d'un quartier ou d'une ville en observant les murs. Plutot que les affiches, les partisants privilégient les bombes de peintures. Voila quelques exemples de ce qu'on peut lire et voir dans la rue (suivront d'autres plus tard)




La California/Campo Rico

Le quartier où j'habite, avec d'un coté vue sur l'avenue Francisco de Miranda, qui traverse caracas...

... et de l'autre, vue sur le barrio de Campo Rico







Vue de nuit du quartier... Au loin les barrios scintillent comme des étoiles sur la colline.